Calixto CASALES ESTEBAN

Calixto CasalesCalixto naît le 20 mars 1916 à Almunia de San Juan dans la province de Huesca en Aragón. Il est le fils de Calixto et María Esteban. Calixto fait ses études chez les Carmélites à Barcelona et milite dans les Jeunesses Catholiques, mais il condamne le soulèvement des généraux factieux du 18 juillet 1936, appuyé par l’Église espagnole. Il s’engage dans l’armée républicaine dans l’Artillerie de montagne et sur divers fronts (autour de Huesca, poche de Bielsa, sur l’Èbre). Il obtient le grade de Lieutenant. Lors de la Retirada, il passe la frontière le 9 février 1939, il est désarmé et dirigé sur le camp de « concentration » d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) « où il n’y avait rien de prévu… sauf les barbelés » précise-t-il.

Puis, il est interné dans les camps de Saint-Cyprien et du Barcarès, tous deux dans les Pyrénées-Orientales, où il est infirmier. Ensuite, Calixto va connaître le camp d’Agde (Hérault), encore appelé « le camp des Catalans », où il continue de soigner ses compatriotes. Calixto quitte Agde pour le camp d’Argelès et en sort le 1 décembre 1939 ou le 24 janvier 1940 pour intégrer la 190e CTE à Cerdon-du-Loiret (Loiret). Cette 190e CTE a pour mission de construire une voie ferrée destinée à servir à une entreprise d’armement.

Après l’offensive allemande de mai-juin 1940, la 190e CTE doit se replier en Corrèze à Le Lonzac et y reste jusqu’en août 1940. Puis, elle est transférée à Agonac (Dordogne) et devient, par la suite, le 653e GTE ; son activité va également changer, car ces Espagnols vont travailler dans l’agriculture et l’entretien des routes. Puis ce 653e GTE rejoint Égletons (Corrèze) en mars 1941 et Calixto travaille durement en forêt comme bucheron. Mais au printemps 1941, l’Allemagne nazie manque de bras pour réaliser la construction des bases sous-marines de la côte atlantique et notamment celle de Brest. C’est ainsi que 15 Espagnols du 653e GTE sont livrés à l’occupant nazi le 7 juillet 1941 (de préférence des célibataires comme Calixto et son camarade Luis YON). Ils sont encadrés par des gendarmes français depuis Égletons jusqu’à la gare de Montpon (Dordogne). Ils montent dans un train de wagons à bestiaux et prennent la direction de la Bretagne. Le convoi s’arrête à Lorient (Morbihan) et ils continuent en camions le parcours jusqu’à Brest où ils sont cantonnés au Fort Montbarey à Saint-Pierre-Quilbignon. Mais le travail à la base sous-marine est épuisant et Calixto précise qu’il « travaille… comme docker au déchargement de bateaux chargés de ferraille, de ciment… » et « levé à 4 heures du matin, à pied depuis le Fort Montbarey jusqu’à la base, escorté par la feldgendarmerie armée, travaille jusqu’à 8 heures du soir, retour au fort pour le repas… ».

Il est d’ailleurs victime d’un accident du travail en ce lieu au chantier des 4 pompes le 16 septembre 1941. Calixto est travailleur forcé en tant que manœuvre à la société Bergtcamp et est cantonné au camp de Saint-Pierre.

Calixto Casales
Calixto Casales Esteban. Archives de la Ville de Brest. Commune de Saint-Pierre-Quilbignon.

 

 

Calixto et ses compagnons du 653e GTE réussissent à s’évader le 6 octobre 1941 et prennent la direction de Bordeaux (Gironde).

Calixto est à Agonac (Dordogne) en mars 1942. Puis, après son mariage le 1er mai 1943 avec Andrée Pomarède,  il vient s’occuper de la ferme de ses beaux-parents à Saint-Front-d’Alemps (Dordogne) mais n’oublie pas, pourt autant, le combat contre l’envahisseur nazi. Durant la période 1943/1944 il organise la Résistance dans ce coin de Dordogne. Il combat dans le groupe maquis FTP «Gabrielli» et en 1944 il obtient le commandement du 3ème bataillon du 1er régiment FTP du nord de la Dordogne composé de 300 hommes. Calixto participe à la libération de Périgueux (Dordogne), puis Angoulême (Charente) avant d’aller faire le siège de la Rochelle (Charente-Maritime).

Pour tous ces faits de Résistance, il fera une demande à la Direction des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) du Ministère de la Guerre afin d’obtenir une «Citation à l’Ordre du Corps d’Armée» en octobre 1947. Il va recevoir une «Citation à l’ordre du Régiment» en tant que Capitaine FFI (Pseudo: Jack). Le Général de division Curnier, commandant provenant de la 4ème Région Militaire retiendra comme motif de cette décoration  : «Chef remarquable, aimé de ses hommes, a su les mener au combat en leur donnant l’exemple de la bravoure. Il s’est distingué particulièrement dans les combats de STE-CATHERINE au PONTOUVRE et à ANGOULÊME – Chef remarquable, digne de tous éloges».

Calixto CASALES ESTEBAN. SHD VINCENNES GR 16 P 109649.

 

Après la Libération et la fin de la guerre 1939-1945, Calixto se fixe en Dordogne avec son épouse Andrée Pomarède et résideront à Saint-Front-d’Alemps.

Andrée meurt le 4 mai 2009 à Périgueux (Dordogne) et Calixto décède le 15 août 2012 à la maison de retraite de Thiviers (Dordogne) à l’âge de 96 ans.

 

Sources:

  • Livre sous la direction de Paul ESTRADE «LES FORÇATS ESPAGNOLS des GTE de la Corrèze (1940-1944)»
  • SHD Vincennes : Dossier GR 16P 109649
  • Archives de la Ville de Brest. Commune de Saint-Pierre-Quilbignon

 

 

Claudine Allende Santa Cruz
Le 11 février 2022 et le 9 février 2023

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