Le 27 avril 2019 : Une journée “Souvenir des réfugiés de la Guerre d’Espagne” à Plouhinec

Para quienes prefieren leer en español, ver el excelente artículo de Pablo García Guerrero, publicado en La Nueva España el 6 de mayo de 2019.

https://www.lne.es/gijon/2019/05/06/homenaje-bretana-refugiados-espanoles/2467656.html?fbclid=IwAR0WAmYuCkMJr56PEMAf_v–7hAI-VbZAPXwaJu-34LbTgW9YowcRc9h4Gc

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La Guerre d’Espagne (1936-1939) a provoqué l’exil de centaines de milliers d’Espagnols en  France. De l’ordre de 12 000 d’entre eux sont ainsi arrivés dans le Finistère et, dans cet accueil finistérien, Plouhinec a joué un rôle sans égal. C’est là que le 8 mai 1937, quelques jours après les bombardements de Guernica, arrive le tout premier groupe de réfugiés, formé de près de 450 enfants, pour lequel tout est organisé et financé par la CGT. Durant l’été 1937, 12 autres convois, pour lesquels c’est l’État qui pilote et finance les opérations, arrivent dans le Finistère et Plouhinec est à tout moment le centre d’accueil le plus important. Cette situation se renouvelle en février 1939, après la Retirada, lors de l’accueil d’une deuxième vague de réfugiés, plus importante encore. C’est ce rôle exceptionnel joué par la ville de Plouhinec qui a été souligné le samedi 27 avril.

Cette journée a débuté à 11 heures à Poulgoazec, sur les lieux mêmes où étaient hébergés ces réfugiés. Dans son discours, Monsieur le Maire de Plouhinec a rappelé les faits essentiels de la Guerre d’Espagne et les principales caractéristiques de l’exil espagnol en Finistère et particulièrement à Plouhinec. Il a terminé en rappelant les valeurs défendues par les républicains espagnols et précisé combien les défendre restait d’actualité.

                           

Monsieur le Maire durant son allocution.

Hugues Vigouroux, président de MERE-29, a ensuite remercié la Municipalité. La cérémonie s’est ensuite poursuivie par le dévoilement d’une plaque commémorative puis par le dépôt de deux gerbes, l’une aux couleurs de la République française offerte par la Municipalité, l’autre aux couleurs de la République espagnole déposée par MERE-29.  Un vin d’honneur offert par la Municipalité a terminé la matinée.

                               La plaque commémorative.

Une partie des adhérents de MERE-29 à l’issue de la cérémonie.
Hugues, Claudine et Jean posant fièrement devant la plaque.

    Après un sympathique repas, la journée s’est poursuivie l’après-midi, à partir de 14h30, salle Chez Jeanne, en présence d’un public fourni.

Cette séquence “Histoire et Mémoire”, présentée par Cathie Simon, a débuté, après quelques mots d’accueil de notre président, par un exposé de Jean Sala-Pala construit en deux parties. Dans la première,  a été résumé l’ensemble des événements qui en quelques années ont fait basculer l’Espagne d’une monarchie traditionnelle à une dictature, provoquant l’exil de plusieurs centaines de milliers d’Espagnols.  Dans la seconde, a été expliqué ce qu’a été leur exil en Finistère, une  attention très particulière étant portée sur le cas de Plouhinec.

                              Jean Sala-Pala, durant son exposé.

À l’issue de cet exposé, différents témoignages sur des réfugiés passés par Plouhinec ont été présentés. Ils ont permis de mieux appréhender le drame qu’a été leur exil.

Claudine Allende Santa Cruz a raconté la vie de Conchi Heras Andrés et de son frère Josechu, âgés respectivement de 9 et 12 ans, lorsqu’ils quittent Bilbao le 1er juin 1937. Arrivés à Plouhinec le 4 juin, ils restent en Finistère jusqu’en octobre et rentrent alors en Espagne, près de Barcelone. En février 1939, Conchi vivra la Retirada et passera près de trois mois à Toulon avant de rentrer en Espagne où elle vit toujours.

Claudine Allende Santa Cruz  et Hugues Vigouroux.

Marie Colin, petite-fille de María Urdampilleta, a ensuite raconté le parcours de sa grand-mère. En juin 1937, âgée de 20 ans, María quitte Bilbao et arrive à Plouhinec où elle reste jusqu’en 1939. Elle retourne alors en Espagne mais une dizaine d’années après revient à Plouhinec pour fonder une famille avec un plouhinécois. María est décédée à 95 ans à Plouhinec fin 2012.

Les descendants de María Urdampilleta le matin devant la plaque commémorative. Marie Colin est  la troisième à partir de la droite.

Le témoignage suivant a permis de connaître le parcours de Manuela Hidalgo Sanz. Il a été présenté par deux de ses filles, Ángeles et Magdalena Guerrero Hidalgo, venues tout spécialement de Gijón, et Pablo García Guerrero, un de ses petits-fils. Durant l’été 1937, Manuela, âgée alors de 15 ans, va connaître, accompagnée de sa mère et de 5 frères et soeurs, un exil de quelques mois en France. Après un retour en Espagne républicaine, elle fera la Retirada, passera quelques mois à Plouhinec puis retournera en Espagne.

Les deux filles et le petit-fils de Manuela Hidalgo Sanz et à l’écran Manuela.

Anne-Marie et Alain Quesseveur ont présenté la vie de José Colina Quirce. À l’âge de 6 ans, les événements dans le nord-atlantique espagnol l’obligent à quitter, avec plusieurs des siens,  Santander pour la Catalogne espagnole. En février 1939, José et sa famille font la Retirada.  Il arrive alors en Finistère et vivra dans différents centres dont celui d’Audierne. José a récemment raconté sa vie dans un livre publié aux Éditions Maison du Peuple (1 impasse de Tréguier, 29600 Morlaix. 17 € port compris. maisondupeuple-morlaix@orange.fr). Ce recueil a pour titre : « Exilés. Le passé te rattrape toujours … ».

                      Présentation du livre de José Colina Quirce

                      par Anne-Marie et Alain Quesseveur.

Ce très bel après-midi s’est terminé devant le pot de l’amitié offert par MERE-29.

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Cette journée a fait l’objet d’une article paru dans Le Télégramme le 28 avril 2019.

https://www.letelegramme.fr/finistere/plouhinec/retirada-une-plaque-commemorative-devoilee-28-04-2019-12269969.php

Jean Sala-Pala