« …Vous vous étiez servi simplement de vos armes. La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans… »

Le 21 février 1944, il y a 80 ans, Celestino Alfonso « l’espagnol rouge », Marcel Rajman « le juif polonais » ou encore Spartaco Fontanot « l’italien communiste », Missak Manouchian « l’arménien chef de bande » tombaient sous les balles nazies avec tous leurs camarades. Ce mercredi 21 février 2024, la République française fera entrer Missak Manouchian et sa femme Mélinée au Panthéon. Missak Manouchian sera le premier résistant étranger à entrer en ces lieux. Au-delà du symbole, cette entrée reconnaît la participation active des étrangers à la libération de la France. Une participation trop souvent oubliée…

Revenons en ce jour sur l’un d’entre eux, Celestino Alfonso.

Celestino est né le 1er mai 1916 à Ituero de Azaba en Espagne, dans la province de Salamanque. En 1927, il arrive avec ses parents en France où il travaille comme ouvrier menuisier. Dès 1934, il adhère aux Jeunesses communistes et devient responsable du groupe d’Ivry-sur-Seine.

Deux ans plus tard, il part comme volontaire pour l’Espagne républicaine où il arrive le 27 août 1936. Il sert comme mitrailleur avec le grade de sergent puis de lieutenant à partir de 1937. Blessé l’année suivante, il entre à l’intendance et est nommé peu après commissaire politique de la 2e Brigade internationale avec le grade de capitaine. En février 1939, il est interné au camp de Saint-Cyprien d’où il s’évade. En mai 1942, Celestino entre dans la Résistance. Arrêté, il est déporté en Allemagne.

Au bout de six mois de camp, il réussit à s’évader, gagne Paris et devient chef de groupe FTP-MOI. Appartenant à la formation des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée), dirigée par Joseph Epstein, il accomplit de nombreuses actions armées à Paris et dans la région d’Orléans. Il participe notamment à l’exécution du général Von Schaumburg, commandant du Grand Paris, puis le 29 septembre 1943, à celle du SS Ritter, responsable du STO. Arrêté le 17 novembre 1943, il est fusillé le 21 février 1944 avec vingt-deux de ses camarades au Mont-Valérien.

Il fut parmi ces nombreux combattants « étrangers » de la Résistance que la France n’a que trop tardé à honorer. Pour notre part et à notre modeste niveau, nous avions en partie gommé cet oubli lors de la cérémonie organisée au Fort Montbarey lors de la Journée Nationale de la Résistance le 27 mai 2015.

 

Lien transmis par notre amie María de Compostela –Información libre e independiente– : https://www.infolibre.es/internacional/espana-siguen-fosas-francia-honran-panteon-celestino-alfonso-combatiente-espanol-fusilado-nazis_1_1721936.html

Autre lien transféré par David de Sabadell – Radiotelevisión Española, Madrid–  : https://www.rtve.es/noticias/20240221/celestino-alfonso-combatiente-espanol-panteon-francia/15980352.shtml

Vifs remerciements à eux deux.