Septembre 2022, triste rentrée, ils s’en sont allés…

Cette période estivale suffocante certes mais marquée comme en son habitude et pour beaucoup d’entre nous par la bonne humeur et la joie, s’achève  sous un ciel triste. Floréal de Bordeaux et Marie-Claude de Paris nous ont quittés.

Nous n’étions, je n’étais, certes pas intimes au sens «civil» du terme avec eux mais beaucoup de choses nous étaient communes, l’Espagne, la République espagnole, ces temps d’utopie, de réalisations tendant vers un autre possible…

 

Floréal Henri Gonzalez 

Floréal, que je n’ai malheureusement pas pu rencontrer «physiquement», cette maudite faucheuse en ayant décidé autrement, nos conversations téléphoniques et autres messages électroniques n’auront que faiblement comblé cette carence malheureuse que je regrette amèrement aujourd’hui…

    Floréal, que je m’étais promis de rencontrer cet été, était de ces amis que l’on espère, de ces «camarades» avec qui on aurait voulu s’attabler et refaire le monde. Cette heureuse rencontre je la dois à mon ami, mon «frère d’armes» Peter Gaida. Nous avions convenu de nous retrouver tous les trois, Peter l’historien, Floréal le fils de Républicain espagnol, pilier de l’assocation «Ay Carmela» comme son père Juan Enrique avant lui et moi-même lors du colloque de 2021 à Brest. Floréal nous aurait alors décrit le parcours de son père, Juan Enrique Fernandez, combattant de l’Espagne républicaine, engagé à 18 ans sur le front d’Aragon dans la 12e Brigade Internationale GARIBALDI; Juan connaîtra par la suite, comme tant de ses frères d’armes, la Retirada et l’internement dans les camps du sud de la France. Plus tard, il sera livré avec d’autres de ses camarades à l’occupant nazi pour édifier la base de sous-marin de Bordeaux; il se retrouve au camp de Saint-Médard en Jalles, «rotspanier» comme tant de milliers d’autres à Bordeaux ou à Brest…

Juan Enrique restera toute sa vie fidèle à ses valeurs humanistes, universelles, internationalistes. Autant de valeurs essentielles transmises à son fils Floréal, qui à son tour, les as transmises à ceux qui ont eu le bonheur de croiser sa route, à Pessac, Bordeaux et ailleurs…Floréal, nous ne t’oublierons pas, je ne t’oublierai pas, repose en paix «mon ami gascon» ainsi que je t’appelais.

Hugues ton «ami Breton» ainsi que tu m’appelais.

 

Marie-Claude Chaput

    Nous Brestois de MERE 29, nous avions rencontré Marie-Claude pour la première fois en avril 2017, lors du colloque que nous avions conjointement organisé avec l’UBO, «L’exil espagnol en Bretagne, 80e anniversaire de l’arrivée des premiers réfugiés espagnols (1937-2017)», une nouvelle heureuse rencontre orchestrée par l’ami Iván, Iván López Cabello, un autre de mes «frères d’armes».

À cette occasion, elle avait présenté une brillante communication «La mémoire de la guerre d’Espagne : du silence aux débats sur la Mémoire historique». Un sujet toujours d’actualité qu’elle reprit deux ans plus tard lors du colloque suivant que nous organisions alors à Brest du 1er au 4 avril 2019, elle nous fit l’honneur de présenter la conférence inaugurale avec Kiko Herrero : «1939-2019 : Première commémoration officielle Franco-Espagnole de la Retirada». Ses différentes interventions nous instruisirent tous et pour ma part m’initia grandement aux questions et enjeux de la Mémoire historique.

Au-delà de la curiosité de la scientifique de renom, de l’érudition certaine du professeur d’Université qui amena avec elle beaucoup d’autres jeunes étudiants devenus aujourd’hui scientifiques et professeurs, nous avions pu rencontrer, j’avais pu rencontrer, sous des cieux moins «académiques», au «Vauban» ou à Camaret, une femme charmante et ouverte avec qui nous partagions, je partageais tant de valeurs communes. De ces valeurs humanistes qui unissent et que nous sommes nombreux encore à partager en ces tristes moments où le monde d’aujourd’hui, comme malheureusement celui d’hier, continue d’entendre le sombre bruit du canon et le terrible son des bottes.

Reposez en paix Marie-Claude, votre souvenir nous accompagnera.

Avril 2017, sous des cieux moins “académiques”

Article “4 bis rue des Écoles” de notre ami Alfons Cervera publié dimanche 4 septembre 2022 dans le quotidien de Valence «Levante El Mercantil Valenciano»:

https://www.levante-emv.com/opinion/2022/09/04/4-bis-rue-des-ecoles-74986443.html

 

Hugues, président de MERE 29