Bonifacio ORTEGO HERRANZ

Bonifacio Ortego Herranz
AD29. 63W31.

Bonifacio naît le 28 octobre 1918 à Torrelodones (Madrid). Il est le fils de Hilario ORTEGO et de Juana HERRANZ. Il travaille en Espagne comme apprenti mécanicien. Il n’y a pas de document dans les archives espagnoles qui permette de préciser son implication dans la guerre d’Espagne 1936-1939.

Le 9 février 1939, il passe la frontière française avec un convoi de réfugiés espagnols. Bonifacio est interné dans le camp de concentration de Saint-Cyprien. En novembre 1939, il va connaître le camp de concentration de Judes à Septfonds. Le 10 décembre 1939, il est dirigé vers Montluçon dans l’Allier, où il travaille pour la défense nationale dans une usine métallurgique. Après l’armistice de juin 1940, il intègre un GTE à l’arsenal de Roanne dans la Loire. Il s’agit certainement du 74e GTE. Puis, des membres de l’Organisation Todt viennent dans les GTE afin de recruter ces réfugiés espagnols, de gré ou de force, pour la construction, entre autres, de la base sous-marine de Brest.

Bonifacio arrive le 16 juin 1941 à Brest, il est cantonné au camp de Sainte-Anne-du-Portzic et travaille comme cimentier à l’entreprise allemande Keller à la base sous-marine. À partir de mars 1942, il quitte Keller et intègre le NSKK. Il est affecté à la construction de gazogènes au fort Kéranroux, « staffels » 3 et 8. Le travail consiste en la réparation et transformation de voitures (tourisme et poids lourds, construction de gazogènes).

Le 28 mars 1944, 11 Républicains espagnols faisant partie du groupe de résistants « Los Deportistas » de Brest sont arrêtés par la Gestapo de Brest, suite à une dénonciation. Parmi eux, se trouvent Moisés García Corona et Lucas Allende Santa Cruz que Bonifacio a connus au NSKK où ils étaient tous deux menuisiers. C’est Raymonde, l’épouse de Moisés qui est venue les avertir de l’arrestation de Moisés, car Bonifacio, aussi, a participé à de nombreux sabotages au sein du NSKK. Bonifacio a réussi à se sauver, il a demandé à mon père Lucas de le suivre, mais il a refusé. Ortego est resté à Brest jusqu’en septembre 1944, puis a trouvé du travail à Saint-Brieuc. Ensuite, il se marie à Saint-Ségal avec Madeleine Pennec le 14 avril 1945. De cette union, naîtront à Quimper Jean-Yves, Jacques et Josette.

Toute la famille résidera ensuite dans la région parisienne et le cercle familial s’agrandira avec la naissance de Valérie. Madeleine s’en est allée, et Ortego est hélas parti le 14 décembre 2022, entouré par ses enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants. Bonifacio avait 104 ans.

Claudine Allende Santa Cruz, MERE 29
Brest, le 20 mai 2021

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