Da súa Fisterra á nosa Finistère (De leur Fisterra à notre Finistère)

Claudio Rodríguez Fer, Président d’honneur de Mere 29, et María Lopo ont séjourné à Brest les 24 et 25 octobre 2017, invités par Iván López Cabello de l’UBO.

Claudio et María sont arrivés le mardi 24 en début d’après-midi. Ils ont été accueillis par Iván de l’UBO (Université de Bretagne Occidentale) et par Hugues, Jean, Monique, Claudine de l’association Mere 29.

L’après-midi a été consacré à la visite de 3 lieux importants de Brest qui rappellent l’ exil des républicains espagnols dans le Finistère :

Le premier arrêt a eu lieu à la BASE DES SOUS-MARINS Mere 29 a fait apposer une plaque le 10 octobre 2014. En effet, c’est dans cet « Arsenal de la barbarie » que ces Espagnols, venant des camps du sud de la France, ont été livrés aux Allemands par le gouvernement de Vichy et y ont travaillé comme des forçats. En ce jour du 1o octobre 2014, Claudio nous a fait l’amitié de nous offrir ce très beau poème « Arsenal da barbarie » qui a été lu en français, en espagnol et en breton.

La deuxième étape nous a conduits au FORT MONTBAREY, aujourd’hui  musée consacré à l’histoire du Finistère pendant la Deuxième Guerre mondiale. À l’extérieur de ce fort, Mere 29 a fait apposer une plaque le 27 mai 2015 au cours de la Journée nationale de la Résistance, pour rappeler que dans les douves de cette fortification, les républicains espagnols ont été cantonnés dans des baraques.

Nous avons terminé notre parcours de Mémoire à la Maison de la Fontaine où se trouvaient l’exposition sur le C2, ce sous-marin espagnol battant pavillon républicain, arrivé à Brest en août 1937  et l’exposition de Mere 29 « Les réfugiés espagnols dans le Finistère, de la guerre d’Espagne à nos jours ».

L’après-midi du mercredi 25 à l’UBO a été consacré à deux conférences et un récital poétique multilingue.

 

Les Mots de bienvenue ont été adressés aux intervenants par Alain Kerhervé directeur HCTI (Héritages et Construction dans le Texte et l’Image), Iván López Cabello (HCTI) et Hugues Vigouroux président de Mere 29.

UBO 25 octobre 2017: Alain Kerhervé directeur HCTI (Héritages et Construction dans le Texte et l’Image), Iván López Cabello (HCTI) et Hugues Vigouroux président de Mere 29. (photo Marie Le Bihan)

La présidente de séance Fátima Rodríguez (HCTI), originaire de Pontedeume (A Coruña), nous a présenté Claudio Rodríguez Fer, María Lopo et les thèmes qu’ils ont choisis de nous faire partager ainsi que le récital multilingue.

Claudio Rodríguez Fer, originaire de Lugo, écrit des poèmes en galicien et en castillan. Il est essayiste, dramaturge, professeur à l’ USC (Université de Saint-Jacques de Compostelle), directeur de la chaire de José Ángel Valente de poésie et esthétique à l’USC, Docteur Honoris Causa de l’Université de Rennes 2, Président de la « Asociación para a Dignificación das Vítimas do Fascismo » (Association pour rendre Hommage aux Victimes du  Fascisme)  et Président d’honneur de Mere 29. Claudio nous a  parlé du sujet qui lui tient beaucoup à cœur : « De la Galice à la Bretagne : mémoire, exil et fraternité sans fin ».

María Lopo, née à Vigo (Pontevedra), est essayiste et écrit en galicien, castillan et français. Elle est Docteure en Littérature française de l’Université de Rennes 2 et professeure à Saint-Jacques de Compostelle. María fait partie, comme Claudio, de la « Asociación para a Dignificación das Vítimas do Fascismo ». María est spécialiste en Galice de la biographie de María Casares Pérez, plus connue en France sous le nom de Maria Casarès. Elle a intitulé son exposé : « Maria Casarès, racines galiciennes et mémoire républicaine d’une actrice exilée ».

Le Récital Poétique Multilingue du poème « A Cabeleira », écrit en galicien par Claudio Rodríguez Fer, a été organisé par les étudiantes et les étudiants du Master mention Culture et Communication, parcours Management de projets internationaux.

CONFÉRENCE numéro 1 : « Maria Casarès, racines galiciennes et mémoire républicaine d’une actrice exilée » par María Lopo.

María Lopo, la première intervenante de l’après-midi, nous a parlé de María Casares dont le véritable nom est María Victoria Casares Pérez et qui est née le 21 novembre 1922 dans la ville de A Coruña en Galice. En France, elle est plus connue sous le nom de Maria Casarès et reconnue comme une très grande actrice du cinéma et du théâtre. Son père, Santiago Casares Quiroga, homme d’état galicien, avocat, républicain dans l’âme, a été le Président du gouvernement sous la Présidence de la seconde République espagnole de Manuel Azaña du 13 mai 1936 jusqu’au 18 juillet 1936, date du soulèvement militaire, dirigé par les généraux rebelles Franco, Mola et Sanjurjo.

María Lopo a écrit deux livres concernant María Casares et son père, Santiago Casares Quiroga (Cartas no exilio -2008- et O tempo das mareas. María Casares e Galicia -2016-).

Sa mère Gloria Pérez Corrales, fille d’une cigarière (cigarreira) de A Coruña, a été une personne très importante dans la vie de María.

María Casares a  eu une demi-sœur Esther Casares Quiroga qui a été victime de la répression franquiste de 1936 à 1955. Esther a été arrêtée en 1936, a connu l’hôpital militaire de Ferrol car malade, puis la prison de A Coruña, mais n’a pu quitter l’Espagne, étant en liberté surveillée. Esther et sa fille ont quitté la Galice en 1955 pour la France puis le Mexique afin de rejoindre Enrique Varela, le mari d’Esther.

De la Galice, María encore appelée Vitola par son père, a gardé en souvenir de merveilleux moments passés à la plage de Bastiagueiro  et à Montrove. Elle n’a pas oublié, non plus, la bibliothèque de son père aux innombrables livres dans la maison, rue Panaderas de A Coruña ; ces ouvrages qui ont été en partie brûlés ou vendus aux enchères par les « fascistes » en 1936.

Mais, en avril 1931, quand la seconde République a été proclamée, Santiago Casares Quiroga et toute sa famille ont rejoint Madrid où Santiago a pris la tête de divers ministères. María Casares a connu dans cette capitale les cinémas et les théâtres ( elle a assisté à la première de « Yerma » de Federico García Lorca).

Cette période agréable pour la famille de María Casares à Madrid a été interrompue le 18 juillet 1936 quand a éclaté le soulèvement des militaires contre le gouvernement légal de la République et qui a entraîné l’Espagne dans la terrible guerre civile de 1936-1939.

Dès novembre 1936, en pleine guerre civile, María et sa mère Gloria ont quitté Madrid pour Paris. Elles se sont installées à l’hôtel Paris-New-York, rue de Vaugirard. Elles y sont restées trente ans ; María faisant ses études et prenant des cours de théâtre dans la capitale.

Des mois ont passé et Don Santiago, le père de María, est arrivé à Paris en février 1939 suite à la défaite des troupes républicaines face à celles du futur dictateur Franco. Il n’est pas resté très longtemps à Paris, car, la France, en guerre contre l’Allemagne nazie, a été en grande partie occupée par les troupes allemandes. Il est parti en exil en Grande-Bretagne en 1940. María et Gloria sont restées à Paris. Ils se sont retrouvés en 1945, à la fin de la guerre, à Paris ou à Camaret-sur-Mer, ville chère au cœur de María et de son ami Albert Camus.

Cet endroit de la rue de Vaugirard a été pendant des années et surtout pendant l’occupation allemande un lieu de passage et de refuge pour de nombreux exilés espagnols ou d’autres nationalités, comme nous a précisé María Lopo.

Une de ces réfugiés et amie de María, Nina Reicyn, est venue de nombreuses nuits se cacher chez María et Gloria. Nina, jeune juive russe, docteure es-lettres de l’Université de Paris (thèse : La pédagogie de John Locke -1941) et 12 membres de sa famille proche ont été arrêtés en 1942 et en 1944, car ils étaient juifs. Ils ont été internés dans le camp de Drancy (Seine) ou dans celui de Pithiviers (Loiret) avant d’être déportés dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau en Pologne. Nina, son père, sa mère, 7 oncles et tantes, 3 cousin et cousines ont été assassinés dans ce terrible enfer concentrationnaire d’Auschwitz, victimes de la barbarie nazie. Parmi ses 3 cousin et cousines, il y avait « una muñequita linda » (une jolie petite poupée) de 5 ans qui s’appelait Juliana Emilie Rajcyn.

Pendant cette période de guerre et par la suite, María Casares a continué son ascension tant au théâtre qu’au cinéma en devenant la grande comédienne que nous avons connue.

Sa mère Gloria est décédée le 10 janvier 1946 à Paris et Don Santiago, son père, le 17 février 1950 dans cette même ville.

Maria Casarès a écrit en 1980 le livre « Résidente privilégiée » dans lequel elle nous conte tout son parcours d’exilée et sa relation amoureuse avec Albert Camus. Ce livre a été traduit en espagnol en 1981 par Fabián García-Prieto Buendía et Enrique Sordo sous le titre « María Casares Residente privilegiada ».

Quant à María, la galicienne de la rue Panaderas de A Coruña, elle nous a quittés le 22 novembre 1996 à Alloue (Charente).

CONFÉRENCE numéro 2 : « De la Galice à la Bretagne : mémoire, exil et fraternité sans fin » par Claudio Rodríguez Fer.

Claudio Rodríguez Fer, quant à lui, nous a fait la lecture en galicien de nombreux de ses poèmes en rapport avec le thème précité et María Lopo nous les a lus en français.

 

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Claudio Rodríguez Fer et María Lopo (photo Marie-Jo)

Comme nous l’a précisé Claudio, il faut savoir que cette région de Galice a été la première victime du coup d’état militaire du 18 juillet 1936 contre la République espagnole et que, celui-ci, a engendré un génocide fasciste d’une grande ampleur pendant la guerre d’Espagne 1936-1939 et l’après-guerre.

Tous les poèmes lus par Claudio ont toujours eu comme fil conducteur cette période terrible de la guerre et de la post-guerre.

Premier poème :  « Memorial dos foxos de Lugo (con Lorca ao lonxe) » « Mémorial des fossés de Lugo (et au loin Lorca) ».

Il est dédié à Juana Capdevielle San Martín, bibliothécaire, née à Madrid, assassinée par les franquistes et retrouvée dans un fossé près de Rábade (Lugo) le 18 août 1936. Juana, amie de María Zembrano, avait 29 ans et était enceinte. Le mari de Juana, Francisco Pérez Carballo, 25 ans, a subi le même sort et a été aussi abattu par les fusils fascistes, le 24 juillet 1936.

Cette date du 18 août 1936 n’est pas sans rappeler la mort du grand poète espagnol de Fuente Vaqueros (Granada) Federico García Lorca, lui aussi, victime des balles franquistes et jeté dans un fossé entre Viznar et Alfacar, près de Granada. Il avait 38 ans.

Dans ce poème lu par Claudio, le mot cunetas (fossés) est souvent prononcé pour démontrer l’horreur de ces crimes.

Dans ce même écrit, Claudio a rendu hommage à Camilo Díaz Baliño de Santiago de Compostela, écrivain et graphiste, fusillé par des « nacionales » barbares, et qui a été retrouvé dans un fossé de Palas del Rey (Lugo) le 14 août 1936. Camilo était le père de Isaac Díaz Pardo, « Compañeiro ancestral, Isaac Díaz Pardo », peintre, dessinateur et céramiste (Cerámicas de Sagardelos).

Deuxième poème : « A Juana Capdevielle »

Claudio l’a spécialement écrit à l’attention de Juana Capdevielle, la bibliothécaire retrouvée morte dans un fossé à Rábade en août 1936. Les derniers vers sont les suivants :

«En Rábade deixounos un caravel
para reinventar o amar, un xirasol
co que pacer a paz e unha violeta
para fabricar futuros máis muller. »

Traduction proposée par María Lopo et Claudine Allende Santa Cruz :

À Rábade elle nous a laissé un œillet

pour réinventer l’amour, un tournesol

pour nourrir la paix et une violette

pour imaginer des futurs plus femme.

Les trois couleurs qui apparaissent dans ces vers sont celles du drapeau républicain espagnol : rouge, jaune et violet, précision apportée par Claudio.

Troisième poème : « Km 526 »

Il s’agit d’un extrait de la pièce de théâtre « As Costureiras » (Les couturières) toujours en mémoire de Juana Capdevielle. C’est, en effet, au Km 526 de la route qui relie Madrid à A Coruña qu’elle a été retrouvée assassinée au fond d’un fossé.

Dans « As Costureiras », Claudio rend hommage aussi à Francisco Pérez Carballo, le mari de Juana, à Mercedes Romero Abella (institutrice), à María Vázquez Suárez (institutrice) et à tous les autres galiciens moins connus ; tous ont été fusillés et retrouvés dans des fossés ou sur une plage.

Quatrième poème : « Exilio »

Claudio l’a adressé à tous les républicains espagnols et à tous les exilés qui ont dû quitter leur terre natale. Il a cité Manuel Azaña, Président de la République espagnole (1936-1939)  qui s’est retrouvé en exil en 1939 à la fin de la guerre d’Espagne dans le sud de la France et qui est décédé à Montauban en 1940. Un autre républicain espagnol que l’on peut rajouter est Francisco Largo Caballero, Président du Conseil des ministres d’Espagne, exilé en France en 1939, arrêté par la Gestapo et déporté au camp de concentration nazi de Sachsenhausen-Oranienburg ; libéré en 1945, il est décédé à Paris en 1946.

Cinquième poème : « A viaxe vermella » (Le voyage rouge)

C’est un hommage à la grande dame du cinéma et du théâtre María Casares, figure importante de l’exil galicien en France.

Sixième poème : « Arsenal da barbarie » (Arsenal de la barbarie)

Ces vers ont été écrits spécialement par Claudio en mémoire de ces combattants républicains espagnols, livrés aux Allemands par le gouvernement de Vichy, pour la construction de la base des sous-marins de Brest de 1941 à 1944.

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La lecture de ce texte si émouvant, Claudio l’a dédiée à Claudine, Jean et Monique, tous les trois enfants de ces travailleurs forcés républicains espagnols qui ont participé, à Brest, à l’édification de ce monstre de béton.

Traduction des quatre premiers vers en français par María Lopo et Michèle Lefort :

« On les amena dans des wagons tels des bestiaux,
on les enferma dans des baraques tels des forçats,
on les soumit à d’éprouvants travaux forcés,
mais personne ne put asservir
leur humanité expatriée. »

Septième et dernier poème lu en galicien par Claudio et en français par María : « A loita continúa » ( La lutte continue)

Claudio l’a dédié à son père Claudio Rodríguez Rubio.

Mais dans cet écrit sont cités de nombreuses victimes du franquisme durant la guerre d’Espagne 1936-1939 et l’après-guerre. Les plus connues sont Juana Capdevielle San Martín et son mari Francisco Pérez Carballo, Mercedes Romero Abella et son mari Francisco Mazariegos, Ánxel Casal (maire de Santiago de Compostela), Alexandre Bóveda et tant d’autres ; les listes de ces victimes sont très longues en Galice et dans l’Espagne toute entière.

Le dernier chapitre est un hommage rendu à son père Claudio Rodríguez Rubio « O meu mellor amigo e camarada » (mon meilleur ami, mon camarade) qui a connu, en autre, « o vello cárcero de Lugo » ( la vieille prison de Lugo).

Claudio termine ce poème par ces phrases :

« A loita continúa, compañeiras, a loita continua, …

A loita continúa, compañeiros, a loita continua. »

Traduction proposée par Claudine Allende Santa Cruz

Compagnes, la lutte continue, la lutte continue, …

Compagnons, la lutte continue, la lutte continue.

 

Et oui, encore aujourd’hui, « A loita continúa » contre la barbarie, l’inculture, l’intolérance, la violence, la répression, la haine, l’oppression, l’injustice, la torture, la censure, l’oubli …….. !

 

RÉCITAL POÉTIQUE MULTILINGUE DU POÈME DE CLAUDIO RODRÍGUEZ FER « A CABELEIRA » par les étudiantes et les étudiants du Master mention Culture et Communication, parcours Management de projets internationaux.

Ce récital a été organisé par Romane Colin, Cristelle Le Bris, Noémie Petit, Clément Toullec, Gauthier Zerual Queré, Elena Kerrain et Anne Le Coz. Cette précision nous a été transmise par Iván López Cabello.

Après les deux magnifiques et très intéressantes conférences de l’après-midi de María et de Claudio, les étudiantes et les étudiants de l’UBO nous ont lu, en 11 langues,  un extrait du  poème « A cabeleira ». À ce jour, ce poème a été traduit en 60 idiomes.

Claudio, l’auteur du poème « A cabeleira » a commencé la lecture de la version originale en galicien.

A cabeleira
(Fragmentos)
Eu nacín nun país verde fisterra que vagou errante tras manadas de vacas.
Incerto fillo son das tribos móbiles que só se detiveron cando se lles acabou o mundo.
Non teño outras raíces que as da espora nin outra patria habito que a do vento.
Síntome da estirpe daqueles pobos nómades que nunca se constituíron en estado.
O noso espírito coñeceu o abismo e o sentido telúrico do contorno natural.
A nosa historia é a dun pobo que perdeu o norte e se confundiu cos bois.
Pero eu recuperei o norte no medio do naufraxio fluíndo sensualmente da cabeleira da lúa.
E a inmensa cabeleira é labirinto no que soamente falo a quen eu amo.

 

https://www.dropbox.com/s/74em5mwpkxpd5hm/claudio%20fer%202017%20002.MOV?dl=0

(Vidéo de Marie Le Bihan)

 

María qui a traduit le poème, l’a lu en français « La chevelure » .

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La chevelure (photo Marie Le Bihan)

Claudio Rodríguez Fer et María Lopo (photo Marie-Jo) 002

                                                                                 Claudio et María – récital multilingue (photo Marie-Jo)

 

Puis les étudiantes et les étudiants ont suivi :

En breton « Ar blevad », traduction de Herve Ar Bihan, Alan Botrel, Gwendal Denez et María Lopo.

En anglais « The tresses », traduction de Diana Conchado.

En castillan « La cabellera », traduction de Olga Novo.

 

En chinois, traduction de Zhou Wei .

chinés

 

 

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A cabeleira en chinois (photo Marie Le Bihan)

En catalan « La cabellera », traduction de Marta Pessarrodona.

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La cabellera (photo Marie Le Bihan)

En portugais « A cabeleira », traduction de Claudia Murici.

En russe « Волосы », traduction de Serguey Stepanov.

En asturien « La callezna », traduction de Xuan Bello.

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La callezna (photo Marie Le Bihan)

En allemand « Die haarpracht », traduction de Regina Goerger.

En italien « La chioma », traduction de Ana Rosso.

En gaélique irlandais « An ghruaig », traduction de Juan Renales Cortés.

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An ghruaig (photo Marie Le Bihan)

 

 

Après cet après-midi très enrichissant, le verre de l’amitié nous a été offert par l’UBO et par nuestro amigo tan simpático Iván López Cabello qui est à l’origine de la venue de Claudio et de María à Brest ce 25 octobre 2017.

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Romane Colin, Cristelle Le Bris, Iván López Cabello, Noémie Petit, Clément Toullec, Gauthier Zerual Queré, Elena Kerrain et Anne Le Coz (photo UBO)

Pour terminer cette agréable journée à Brest con nuestros amigos gallegos Claudio y María, Jean nous a conduits vers l’incontournable attraction de ces derniers mois qu’est le téléphérique de Brest. Au départ, dans l’unique cabine, se sont assis ou les plus vaillants sont restés debout, Claudio, María, Hugues, Jean, Guillaume, Monique et Claudine qui n’aime pas trop ces machines volantes. L’engin nous a déposés sur le plateau des Capucins, magnifique bâtisse très bien restaurée qui abrite la médiathèque François Mitterrand mais malheureusement fermée, vu l’heure tardive de notre arrivée.

 

Plateau des Capucins 25.10.2017 : Jean, Claudio, Monique, Claudine, Hugues et Guillaume Fernández de l’UBO-Labers (photo Claudio Rodríguez Fer)

 

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Plateau des Capucins 25.10.2017 : Jean, María, Monique, Claudine, Hugues et Guillaume. (photo Claudio Rodríguez Fer)

Avant de regagner la terre ferme de l’autre côté de la Penfeld et à la nuit tombée nous avons aperçu la prison désaffectée de Pontaniou où ont été internés de nombreux combattants républicains espagnols dont les 11 faisant partie du réseau  « Los deportistas » arrêtés le 28 mars 1944. Dix d’entre eux ont été déportés à Dachau, dont mon père Lucas Fernando Allende Santa Cruz. Le responsable du groupe Antonio García Martín, originaire de Casavieja (Ávila), quant à lui,  a été fusillé le 21 avril 1944 au Poulguen en Penmarch (29). Il a été torturé avant d’être exécuté mais n’a pas dénoncé ses camarades ; il a mis sur son compte personnel toutes les actions de résistance organisées contre l’occupant allemand. Il est « Mort pour la France » .

 

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La prison de Pontaniou à Brest (photo Claudine Allende Santa Cruz)

 

Agradecimientos a ti Claudio y a ti María por haber venido hasta Brest y transmitirnos la memoria de esas víctimas del fascismo. 

 

Claudine Allende Santa Cruz.                                                                                                        30 novembre 2017