La Macarena llora de pena por tener a un asesino a su vera (La Macarena pleure de chagrin d’avoir un meurtrier à ses côtés)

La vierge de la Macarena ou « Nuestra Señora de la Esperanza Macarena », patronne des toreros, se trouve dans la Basílica de la Macarena à Sevilla qui a été construite entre 1941 et 1949. La statue de la Macarena représente une belle jeune fille, vêtue somptueusement, portant une couronne en or et de ses yeux coulent des larmes en diamant.

 

 

Nuestra Señora de la Esperanza Macarena. Basilique La Macarena de Sevilla. (2)

Dans cette église catholique où la Hermandad de la Esperanza Macarena (Confrérie de la Esperanza Macarena) a son siège, se trouvent les tombes du général Gonzalo Queipo de Llano y Sierra, mort le 9 mars 1951, de son épouse Genoveva Martí Tovar, décédée le 24 novembre 1967 et aussi les restes du général Francisco Bohórquez Vecina, le plus proche collaborateur militaire de Queipo, mort en 1955.

Depuis de nombreuses années, des associations mémorielles se battent pour sortir de la basilique ces trois dépouilles et ainsi mettre fin à cette offense faite aux victimes du franquisme.

La loi de « Mémoire Démocratique » (Memoria Democrática) du gouvernement du socialiste Pedro Sánchez du 19 octobre 2022, entrée en vigueur le 21 octobre 2022  (Ley 20/2022), a permis l’exhumation de ces 3 personnages. Cette loi précise dans l’article 38.3 que «Les restes des dirigeants du coup d’État militaire de 1936 ne pourront rester inhumés dans un lieu prééminent d’accès public, autre qu’un cimetière» (Los restos mortales de dirigentes del golpe militar de 1936 no podrán ser ni permanecer inhumados en un lugar preeminente de acceso público, distinto a un cementerio).

La Confrérie de la Esperanza Macarena composée de nombreux fidèles a été chargée de l’exhumation de ces trois personnes en accord avec les deux familles. C’est dans la nuit sombre de Sevilla du 2 au 3 novembre 2022 qu’a eu lieu l’opération très peu médiatisée vers 2 heures du matin. Quelques membres des familles des défunts ont applaudi et lancé des « Viva Queipo » à la sortie des dépouilles et Paqui Maqueda, la présidente de l’association « Nuestra Memoria de Sevilla » a égréné les noms des membres de sa famille exécutés par la dictature et leur a répondu par « Honor y Gloria a las Víctimas del Franquismo ».

Aujourd’hui, dans la Basílica de la Macarena à Sevilla, un tapis cache les anciennes tombes de Queipo de Llano et de son épouse Genoveva, mais il n’a pas été précisé dans quels cimetières ils ont été transférés.

Basilique La Macarena de Sevilla.

Le gouvernement de Pedro Sánchez, par la voix de Yolanda Díaz Pérez, vice-présidente, a salué les trois exhumations en précisant « C’est ce que nous devons faire en tant que pays démocratique et civilisé ».

Quant au Partido Popular (PP) et au parti d’extrême droite VOX, ils ont précisé leur opposition à ces exhumations.

 

– Quelques informations sur ce « criminel de guerre » appelé Gonzalo Queipo de Llano, surnommé le vice-roi de l’Andalousie et aussi « El carnicero de Andalucía » (Le boucher de l’Andalousie).

Il est né le 10/02/1875 à Tordesillas dans la province de Valladolid.

Durant la Guerre d’Espagne 1936/1939, il est considéré par les historiens comme responsable avec Francisco Bohórquez Vecina de la mort de 45566 personnes et de l’existence de 708 fosses communes sur cette terre andalouse. À Sevilla, plus de 14000 personnes ont perdu la vie, victimes de la répression imposée par ce personnage, tout comme, peut-être, la disparition du grand poète de Fuente Vaqueros (Granada) Federico García Lorca qui a été fusillé le 19/08/1936 par des franquistes.

Lors de l’assaut et après la prise de la ville de Málaga le 08/02/1937 par les franquistes et les troupes fascistes italiennes, il a été considéré comme responsable du massacre (La masacre de la carretera Málaga-Almería) d’au moins 5000 civils qui ont tenté de se sauver lors de la « Desbandada » (en andalou « Desbandá »). Une multitude de gens ont pris la route Málaga-Almería pour tenter de se réfugier, malgré les attaques des rebelles de Franco, dans cette ville d’Almería toujours sous contrôle de l’armée républicaine. Cette route N-340 a été surnommée depuis « La carretera de la Muerte ».

Queipo de Llano est aussi connu pour les messages de terreur qu’il a fait passer à la radio de Sevilla (Unión Radio Sevilla) promettant la mort aux « chiens rouges et le viol pour leurs femmes ».

La liste de tous les crimes, dont il est l’instigateur, est bien trop longue et bien trop affreuse à énumérer qu’il est préférable de s’arrêter là.

 

Agradecimientos a Rafael Guerrero, el director del documental « ROTSPANIER. Los esclavos españoles del nazismo », por enviarnos ese asunto tan interesante.

 

Article mis sur Facebook par Rafael Guerrero que je remercie vivement:

https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid02FffK83RYsAYtPhbVhk2RUoYsHjyMpySupmVnCQhBpczkXWxrsncE6M7mfmF46md6l&id=100000000883870

 

Claudine Allende Santa Cruz
Le
13 avril 2023